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De dos, on la prend pour une adolescente : elle porte un jean, des converses, elle se teint les cheveux, ... Tout porte à croire qu'elle a une génération de moins que ce que révèle son visage lorsqu'elle se retourne car en vérité, c'est une femme mûre, épouse, mère de famille. Mais elle préfère sortir seule, dîner entre copines, confier ses enfants et prendre du temps pour elle.

 

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Chère guide aînée, toi qui a marché sur la route de Cléry, toi qui réfléchis et progresses pour devenir une femme en vérité sous le regard de Dieu, tu te projettes pour l'instant dans l'avenir, tu cherches à savoir ce que Dieu veut de toi et tu n'es pas à l'âge où l'on regrette le passé. Toutefois réfléchissons ensemble à ce phénomène de société qui peut nous toucher chacune un jour si nous n'y prenons pas garde.

3003.jpgCe personnage de la femme-enfant est un masque qui exprime un mal-être, le refus de vieillir, d'accepter vers la trentaine parfois, les signes de l'inexorable. C'est aussi la nostalgie du bon temps de la vie célibataire et de son insouciance, sans contraintes ni grandes responsabilités. Une vraie liberté de mouvements, un emploi du temps varié, des sorties agréables entre amis, des études qui conviennent, des parents qui pourvoient à tout, au lieu des mille contraintes de la mère de famille qui pense à tout pour tous et dont la présence auprès des siens est indispensable. Nous ne disons pas qu'il ne faille pas de temps en temps s'accorder une petite pause pour recharger les batteries mais il ne faut pas entrer dans un personnage qui n'est pas le sien.

3003b.jpgLassitude et fatigue que chacun connaît, peuvent l'amener à regretter ce passé qui lui semble idyllique mais qui n'est pas la vraie vie. “La vraie vie, c'est un travail et une famille”, bref, une vocation et son accomplissement.

D'ailleurs, si elle était de bonne foi, cette femme se rapellerait, jeune fille, son attente, sa tension vers cet accomplissement du mariage et de la maternité. Elle est donc à sa place dans sa famille, avec les contraintes que cela implique et ne peut redevenir ce qu'elle était.

Peut-on arrêter le temps, redevenir celle qu'on a été ?

Non. La jeune fille qui se marie devient épouse puis mère, étapes irréversibles qui génèrent des responsabilités dont elle ne peut plus se départir.

Un mari ? C'est désormais la fidélité au quotidien. Liée à un homme pour la vie, elle ne peut, sans manquer à son “oui”, laisser planer le doute sur son état, avoir des attitudes ambigües ni se comporter comme une célibataire.

Un enfant ? Ce sont des soins quotidiens jusqu'à son autonomie, un véritable engagement affectif et non un amusement passager dont on finit par se lasser et dont on se décharge.

Quelles conséquences ce comportement engendre-t-il ?

A travers cette comédie qu'elle se donne à elle-même et aux autres, la femme-enfant refuse de tenir son rôle de mère auprès de ses enfants. Elle efface comme elle peut l'empreinte du temps, porte les vêtements de sa fille de 15 ans, veut devenir sa copine, ce que cette dernière a du mal à supporter car l'adolescente vit mal ce rapport faussé au temps : cette mère qui lui prend sa jeunesse, brouille ses repères et l'empêche de grandir. L'adolescente a besoin d'un modèle féminin qui la tire vers le haut au lieu de l'ancrer dans cette période instable et délicate de sa vie.

De même, la cheftaine de compagnie qui réagit comme une CP, contraint ses CP à se comporter comme des culs de pat'. Il n'y a pas de raison que celles-ci se donnent plus de mal que celle qui devrait être leur exemple et leur faire donner le meilleur d'elles-mêmes.

Là où la femme-enfant refuse de remplir sa mission, il y a un vide, une vocation inaccomplie, un modèle qui devient contre-exemple, un équilibre qui chavire. Elle bouscule l'ordre des choses et perturbe tous ceux qui s'appuyaient sur elle ; c'est une sorte de trahison.

3003c.jpgCe personnage de la femme-enfant est pathétique car il ne trompe personne. Est-elle dupe elle-même ? Dans le fond, elle sait bien que son apparence n'est pas cohérente avec ce qu'elle est, mais elle se veut branchée, libre, jeune, sans se rendre compte que le divorce entre l'être et le paraître est le signe de l'immaturité. Pourtant accepter de vieillir, renoncer à certaines joies de la jeunesse, c'est là la sagesse, c'est accomplir ce que Dieu attend de nous, c'est se rapprocher de Lui en s'accomplissant.

Que propose le scoutisme ? Tout le contraire de ce à quoi aspire la femme-enfant.

Il pousse les jeunes à devenir responsables : dès le cérémonial de la promesse, la jeune louvette prononce ces paroles qui s'éclairent d'un jour nouveau quand on développe le thème de l'immâturité : “pour devenir une bonne guide et une bonne guide-aînée plus tard”, non pas “pour rester une petite louvette toute ma vie”. Elle souhaite grandir et le formule.

Une bonne guide et une bonne guide-aînée, ce sont des modèles, celles sur lesquelles on peut compter, qui pèsent leurs choix, leurs engagements, qui tout doucement deviennent adultes, qui se dépouillent de ce qui fait le charme et la spontanéité de l'enfance mais sur lequel on ne peut rien fonder. Irresponsable, irréfléchie, inconséquente est celle qui ne veut pas grandir.

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La jeune cheftaine accepte ce qu'elle est, un exemple pour ceux qui lui sont confiés, elle embrasse pleinement cette mission qui ne va pas sans renoncement.

Nous avons toutes l'occasion de réagir en femme-enfant en nous lassant des contraintes, en trahissant nos engagements. Gardons-nous de faillir aux missions que nous avions acceptées librement. Toutefois, avant d'en être écrasées, n'hésitons pas à nous montrer moins exigeantes pour ne pas les rendre plus lourdes. 

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